Yoann Taitz, Autovista France : « Un marché du VO électrique difficile à percevoir »

Combien de VO électriques et hybrides sont vendus sur le marché ? Quelles sont les projections pour 2018 ?

Sur un marché global VN de 1,3 million d’unités en France, il se vend 4 000 à 5 000 véhicules électriques et 25 000 hybrides par an. 90 à 95 % de ces derniers sont des hybrides traditionnels. L’évolution du marché VO des véhicules 100 % électriques est difficile à percevoir. Hormis la Renault Zoé qui commence à revenir sur le marché après 36 mois d’utilisation et quelques Nissan Leaf, les volumes restent très faibles. Quand la batterie est intégrée dans le prix de vente, les véhicules s’exportent plutôt vers la Norvège. A contrario quand la batterie est louée, les véhicules restent sur le territoire français. Sur le marché du neuf, l’électrique représente seulement 1 % des ventes. La clientèle se constitue principalement de particuliers qui gardent les véhicules huit à dix ans, et d’administrations qui les renouvellent au bout de cinq ans.

Comment les concessions se positionnent-elles face à l’électrique ?

Quand les concessions reprennent des véhicules électriques, elles n’ont pas le choix et appliquent la stratégie du constructeur qui a décidé d’assumer la revente. Quant aux marchands VO, ils ne veulent pas acheter ces véhicules car ils estiment que la demande fait défaut. De plus, ils ne veulent pas susciter l’envie pour ne pas avoir à stocker davantage de voitures. Face à un discours public positif, acheteurs et revendeurs résistent. Quant aux vendeurs en concession, ils connaissent mal ces véhicules et par conséquent ne les vendent pas. Au-delà du véhicule, il faut répondre à des questions sur l’autonomie des batteries, sur les bornes de recharge, etc. À l’exception des réseaux Renault, Nissan, BMW et Smart, les vendeurs évitent d’aborder ces technologies. En outre, la marge est plus élevée sur les modèles thermiques et le vendeur y gagne davantage.

De façon générale, les acheteurs de VO sont-ils conscients du bilan du puits à la roue et cela joue-t-il sur les comportements d’achat ?

Non. Sur le marché VN comme sur le marché VO, les acheteurs ne disposent pas de ces informations. Certains déclarent choisir l’essence car cette énergie pollue moins alors que des moteurs au supercarburant peuvent émettre davantage que des diesel. Pour les particuliers, l’électrique pollue moins. Ils font l’impasse sur le mix énergétique employé pour produire l’électricité, sur les capacités du réseau quand l’électrique pèsera 20 à 25 % des achats de VN en 2025 et que la France commencera à sortir du nucléaire. Et les consommateurs ne se préoccupent absolument pas du recyclage des batteries ou des conditions d’extraction des métaux rares.

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