Avis d’expert – Vincent Vauchel, Infinite Automobiles : « Difficile de revendre de l’électrique »

Vincent Vauchel est gérant du concessionnaire Infinite Automobiles.

« Pour les VO 100 % électriques, l’âge moyen s’élève à trois à quatre ans, et le kilométrage annuel s’établit à 10 000 ou 15 000 km. Nous en revendons une quinzaine par an. La demande excède ces volumes et nous avons des difficultés à apporter une réponse aux clients intéressés.

Je travaille avec Arval depuis dix ans. Quand je leur achète une Zoé, la batterie est à mon nom. Quand je revends cette Zoé, je dois inscrire le nom du nouveau propriétaire sur le contrat. Mais cette démarche demande un délai de trois mois. Dans ce laps de temps, Diac, la captive de Renault, nous débite les loyers de la batterie. Pareillement, Arval paie le loyer quand il récupère le véhicule en fin de contrat. Il m’est arrivé d’avoir à payer 65 euros par mois pendant un semestre complet car l’acheteur avait oublié de s’enregistrer. À ce titre, avec un loyer de 65 euros par mois pour ses batteries, le Twizy se revend mal. Comme ce dernier, les hybrides rechargeables trouvent difficilement preneur. Grâce à l’exonération de TVS, ils séduisent les entreprises mais les particuliers ne bénéficient pas d’un avantage fiscal comparable et s’en détournent.

Par rapport au prix d’achat, les modèles électriques perdent beaucoup de leur valeur quand ils arrivent sur le marché VO après trois ou quatre ans. Le prix de vente peut être divisé de moitié. En revanche, pour les hybrides, les prix se maintiennent à un niveau satisfaisant. Avec cette technologie, nous sommes capables de nous adresser à l’ensemble de nos clients. Les particuliers ne sont pas encore prêts pour le 100 % électrique qu’ils connaissent mal et se dirigent vers l’hybride.

Je conduis toutes les voitures que je revends et je peux conseiller les clients et les orienter vers la meilleure solution en fonction de leurs utilisations et de leurs priorités. Pour l’électrique, l’autonomie limitée constitue un frein à la vente. Je ne peux pas cacher aux clients intéressés qu’ils n’atteindront les 100 km promis qu’en adoptant une conduite de tortue. Dans quatre ou cinq ans, quand les autonomies auront progressé, la revente sera plus facile. Cependant, je peux mettre en avant le plaisir de conduite. Une BMW i3 a des reprises plus franches que les Porsche ou les Ferrari. Hormis cet argument, le véhicule électrique est plus difficile à revendre qu’un modèle thermique. »

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