Mobilité électrique : les projets des collectivités territoriales
L’état des lieux dressé au salon des maires et des collectivités par Francis Vuibert, préfet et coordinateur interministériel de la mobilité électrique, a donné l’aperçu d’une situation encourageante pour la mobilité électrique en France. À la fin du premier semestre 2018, plus de 10 000 bornes de recharge étaient ouvertes au public sur le territoire français, soit 23 000 prises au total. Cela équivaut à un point de charge pour 6 véhicules électriques (VE), un chiffre supérieur aux recommandations de l’Union Européenne qui préconise l’installation d’au moins une prise pour 10 VE. On compte également 91 000 points de charge en entreprises et 68 000 chez les particuliers. Ces derniers peuvent notamment faire installer des bornes dans les copropriétés via une procédure complexe que les autorités essaient de simplifier.
Via l’installation de bornes publiques, les collectivités espèrent encourager les automobilistes à investir dans un véhicule électrique. Pour Thierry Bourdas, chargé de mission mobilités électriques à la ville de Paris, l’objectif est d’adapter les solutions de recharge aux différents besoins des conducteurs. En ce sens, certains points de charge du service Autolib’ devraient de nouveau être accessibles début décembre prochain. La capitale s’est également engagée à équiper 30 % des places de parkings souterrains en bornes de recharge d’ici 2024. En outre, pour faciliter la mobilité électrique des professionnels, la mairie envisage le déploiement de bornes rapides. Seuls les conducteurs de VTC, de taxis ou encore les loueurs de véhicules pourraient les utiliser.
Des projets innovants en Vendée
En Vendée, le département a mis en place en 2015 un plan de déploiement de bornes de recharge pour VE. Le département a par ailleurs pensé conjointement mobilité électrique et aménagement du territoire. En effet, dès 2016, la ville de la Roche-sur-Yon a installé en partenariat avec Bouygues Énergies et Services et Enedis un point de recharge dans un dispositif d’éclairage public. L’avantage : cette installation n’a pas nécessité de travaux de génie civil et a ainsi généré des coûts d’investissement moindres. Les compteurs Linky permettent de distinguer l’orientation des électrons et de leur appliquer un prix différent selon leur utilisation (éclairage public ou recharge privée). Un guide de préconisations pour l’installation de ce type de borne est disponible depuis peu sur le site de l’État.
Alain Leboeuf, président du Syndicat départemental d’Énergie et d’Équipement de la Vendée (SyDEV) a aussi annoncé la mise en place d’une nouvelle expérimentation dans le département en partenariat avec Renault. D’ici janvier 2019, les automobilistes pourront investir dans un véhicule électrique et saisir le SyDEV pour qu’une borne de recharge soit installée à proximité de leur domicile. Ce système de borne à la demande a déjà été testé aux Pays-Bas.
Pour encourager l’itinérance, le SyDEV et le département du Maine-et-Loire ont installé des bornes de recharge rapide sur des axes majeurs. Jean-Luc Davy, le président du Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire (Siéml), assure que 20 minutes suffisent pour charger un VE. Les automobilistes peuvent ainsi parcourir de nombreux kilomètres sans souci d’autonomie.
Nouvelle facturation au Pays de la Loire
Le département du Maine-et-Loire a non seulement investi dans des bornes de recharge rapide, mais il a également installé plus de 180 bornes classiques sur le reste de son territoire. Toujours dans l’objectif de soutenir l’itinérance, le Siéml a signé une convention avec le Gireve pour que tous les automobilistes puissent avoir connaissance de ces points de charge. Le préfet Francis Vuibert encourage également les collectivités à signaler l’existence de leurs bornes sur le site data.gouv.fr du gouvernement.
Concernant la facturation de l’électricité, les régions Pays de la Loire et Bretagne, excepté le Morbihan, ont pris un nouvel engagement à compter du 1er janvier 2019 : elles factureront la quantité d’énergie dégagée au cours du chargement du VE à la borne et non plus le temps du chargement. Une décision justifiée par des temps de chargement différents selon les modèles de VE.
Des bus 100 % électriques à Orléans en 2024
Du côté d’Orléans, d’autres formes de mobilité électrique se développent. En effet, selon Benjamin Paillaud, le directeur d’AgglO Orléans, le réseau de transport de la ville sera 100 % électrique dès 2024. Le projet d’électrification touchera d’abord les trois lignes de bus les plus fréquentées du centre-ville. Il s’étendra ensuite aux lignes périurbaines où le transport à la demande devrait aussi se développer. Ce dernier pourrait notamment faciliter le transport des personnes à mobilité réduite.
L’agglomération envisage le déploiement de bornes de recharge rapide aux terminus des bus. Elles pourront notamment alimenter les bus articulés qui parcourent plus de 200 kilomètres par jour. L’électrification du réseau de transport d’Orléans pourrait coûter jusqu’à 150 millions d’euros. En contrepartie, le coût de fonctionnement du réseau devrait baisser par rapport au montant actuel.
Pour encourager d’autres collectivités à développer des infrastructures de recharge électrique et les guider dans cette démarche, l’Afirev a résumé les points essentiels auxquels penser dans une charte publiée sur son site.
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