Location moyenne durée : la carte de la flexibilité
Devenue la règle dans les grandes entreprises et dans toujours plus de PME et de TPE, la LLD continue à élargir son périmètre d’intervention pour coller avec davantage de précision à l’utilisation des véhicules par les entreprises.
Parallèlement à cette montée en puissance de la LLD, le marché du travail a évolué. Le recours à des contrats courts, à l’intérim, à l’apprentissage, aux stages et aux emplois aidés, n’a cessé de croître depuis trente ans. Selon l’Insee, en 2017, les CDD ont représenté 10,8 % des emplois en France quand l’intérim a atteint 3 % et l’apprentissage 1,6 %, soit 15,4 % au total. En 2007, ce chiffre s’élevait à 12 %. « Parmi les salariés, la part des actifs occupés en CDI a diminué entre 2007 et 2016 après une décennie de stabilité, les trois quarts au profit des CDD », observe ainsi l’Insee.
La LMD pour des usages ponctuels
Dans ce contexte, la LLD ne répond pas à l’ensemble des besoins exprimés par les entreprises. Des entreprises qui, bien souvent, ne veulent pas non plus s’engager sur le long terme dans une période économique incertaine. En complément des contrats sur 40 mois et 95 000 km, les prestataires déploient donc des offres de moyenne durée sur 1 à 24 mois.
Apparus en 2005, les contrats de LMD d’ALD Automotive sont commercialisés sous le nom d’ALD rent depuis 2013. Parmi les besoins couverts, ALD insiste sur l’attente d’un véhicule neuf. « Le délai de livraison atteint trois mois en moyenne », précise Guillaume Maureau, directeur général adjoint commerce du loueur. Mais la pertinence de la LMD va bien au-delà : quand l’entreprise a le besoin immédiat d’un véhicule, entre autres lors d’une période d’essai et sans certitude sur la confirmation de l’embauche, la LMD peut constituer une solution souple et sans engagement.
ALD rent apporte aussi son concours pour des opérations spéciales. Ainsi, une entreprise de l’agroalimentaire a contacté ALD car elle avait besoin de plusieurs dizaines de véhicules pour quelques mois. 80 stagiaires ont été embauchés pour sillonner les routes de France à la rencontre des clients pour leur faire découvrir de nouveaux produits, leur distribuer des documents publicitaires et leur fournir des éléments de PLV, et l’entreprise devait assurer leur mobilité. « Nous répondons de plus en plus à ce type de demandes sur mesure », constate Guillaume Maureau.
Pour de nouveaux besoins
Le concurrent Arval commercialise de son côté des contrats de LMD depuis 2010. Louveo, sa filiale dédiée, a été absorbée en 2014 et l’offre est désormais commercialisée sous le nom d’Arval Moyenne Durée. Au-delà des besoins déjà évoqués, ce type de prestation répond aux attentes liées à la mobilité lors de la création d’une filiale ou pour le lancement d’un produit ou d’un service.
Un constat valable pour le spécialiste des forces de vente supplétives IFMG qui fait appel de façon croissante à la LMD. « Nous menons des opérations commandos et différentes missions se chevauchent. En matière de logistique, la LMD nous soulage. Si du jour au lendemain, nous avons besoin d’un ou plusieurs véhicules pour une ou deux semaines, notre prestataire doit être réactif et capable de nous livrer partout en France. Pour y parvenir, il doit posséder un stock suffisant que nous ne pourrions pas mettre en place par nos propres moyens. Nous serions incapables de combler le besoin avec la flotte en LLD, sauf à assumer des immobilisations importantes », expose Benjamin Gouyon, responsable des achats d’IFMG. Cette entreprise, par ailleurs à la tête d’une flotte de 550 véhicules en LLD, prévoit plus de 200 contrats en LMD en 2018 (voir le témoignage).
Car ce que recherchent avant tout les clients de la LMD, c’est la flexibilité. Et les prestataires ont compris le message. Arval Moyenne Durée affiche donc un prix dégressif en fonction de la durée de la location : plus la période d’utilisation s’allonge, plus le coût baisse. En outre, le loueur est en mesure d’accompagner ses clients dans le développement de leur activité et de les orienter vers la longue durée quand ce type de contrat se montre plus avantageux pour l’entreprise.
La recherche de la flexibilité avant tout
En face, ALD rent se présente comme une solution « packagée » avec un loyer mensuel tout compris, des coûts connus à l’avance et aucune surprise pendant toute la durée du contrat. Gérée comme la longue durée, la LMD intègre l’assistance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, l’entretien et la maintenance, les pneus, le véhicule de remplacement et l’assurance tous risques. La facturation se fait en fonction de forfaits indexés sur les kilométrages mensuels avec, en fin de contrat, un alignement sur la formule la plus adaptée à la consommation réelle. À l’image de la location courte durée, tous les services sont intégrés dans le prix affiché.
Autre spécialiste de la LLD, LeasePlan vient de lancer en France une offre de LMD. Baptisée FlexiPlan, cette solution a déjà été expérimentée dans d’autres pays où est implanté le loueur longue durée. La durée des contrats varie de 6 à 23 mois. Dès son lancement, FlexiPlan s’est reposé sur cinq modèles de véhicules dont les tarifs mensuels s’ajustent en fonction de la date de restitution. Les contrats intègrent l’entretien, l’assistance, le remplacement des pneus, la mise à disposition d’un véhicule de remplacement et l’assurance. L’éventail de véhicules devrait s’élargir dans un deuxième temps. Avec comme caractéristiques de cette offre FlexiPlan des tarifs dégressifs et l’absence d’engagement, selon Laurent Rochebois, responsable offres et produits de LeasePlan France.
La location courte durée en embuscade
Les loueurs de courte durée s’intéressent aussi à la moyenne durée. C’est le cas de Hertz avec la solution FlexiRent qui bénéficie d’une nouvelle gamme tarifaire « tout inclus ». Plus spécialement conçue pour les PME et les particuliers, l’offre Pack Pro comprend plusieurs forfaits selon les kilomètres parcourus (entre 500 et 6 000 km). Le paiement s’effectue mensuellement et les kilomètres non parcourus sont reportés sur le mois suivant. Les loyers débutent à 329 euros TTC par mois et incluent la garantie collision et vol, le conducteur additionnel gratuit et les frais d’immatriculation. À noter : Hertz ne facture pas de surcharge pour les conducteurs de moins de 25 ans. Enfin, au-delà de 30 jours, le client peut restituer le véhicule sans être obligé de verser des pénalités. Une seconde offre concerne plus spécifiquement les ETI et les grands comptes avec un forfait établi sur mesure.
Dans ce cadre de la LMD, les spécialistes de la LDD bénéficient d’un avantage sur leurs homologues de la courte durée : avec des outils digitaux embrassant l’ensemble de leurs prestations, ils peuvent piloter les contrats de LMD avec les outils employés pour la LLD. Avec à la clé un gain de temps : le gestionnaire de flotte de l’entreprise cliente peut d’autant plus facilement analyser les coûts et les optimiser qu’il peut agréger et analyser l’ensemble des informations sur un seul et même logiciel.
Au-delà des réponses à des besoins spécifiques, les prestataires de LMD multiplient aussi les offres de services pour s’imposer sur un marché très concurrentiel. Ces deux dernières années, ALD rent a constitué une équipe dédiée, intégré la LMD au sein des analyses et du reporting de la flotte de ses clients, mais aussi créé un forfait de livraison et de restitution standard sur l’ensemble de l’Hexagone.
Du sur mesure pour les clients
De son côté, à partir de plus de 20 véhicules, Hertz s’appuie sur une équipe dédiée qui suivra le client dans la gestion de sa flotte. Cet accompagnement va de la réservation à la facturation et jusqu’à l’envoi d’un récapitulatif pour la déclaration de TVS (taux de CO2 et liste des immatriculations).
Chez Alphabet pareillement, l’offre de LMD lancée en 2012 évolue. La maintenance, les pneus et l’assistance sont ainsi inclus dans le contrat. Fait marquant, les clients étant toujours plus nombreux à souhaiter une livraison et une récupération du véhicule sur leurs propres sites, Alphabet leur propose cette prestation de façon quasi systématique.
En termes de gestion, ces prestations jouent un rôle important dans l’intérêt des clients pour la LMD. « Nos contrats incluent l’assurance et sont facturés selon un forfait mensuel qui comprend la livraison et la restitution sur site. Le coût est inférieur à la courte durée. L’avantage de la LMD est avant tout économique. Et nous avons besoin de véhicules de société 2 places car nous ne voulons pas que les collaborateurs soient éligibles aux avantages en nature. Les loueurs de courte durée ne possèdent pas ce type de véhicule », illustre sur ce point Benjamin Gouyon pour IFMG.
Et le véhicule électrique en moyenne durée ?
Enfin, avec des contraintes environnementales toujours plus fortes et tout comme la LLD, la LMD s’adapte. Arval Moyenne Durée a par exemple développé des offres spécifiques pour les véhicules électriques, avec notamment un contrat de location à partir de 12 mois qui intègre un crédit de mobilité. « Le salarié accède à un modèle thermique pour des périodes courtes comme les vacances, quand l’autonomie du véhicule électrique ne suffit plus », décrit Antoine Cori, directeur général du prestataire. Qui commercialise aussi depuis peu des utilitaires électriques pour des périodes de 3 à 24 mois. « La part de l’essence va augmenter et nous avons de grandes ambitions avec l’électrique », insiste Antoine Cori.
« La LMD mérite d’être mieux connue. Il existe un déficit d’informations alors que ce marché va exploser. Les entreprises veulent prendre moins de risques et hésitent à s’engager sur la longue durée. En outre, il devient difficile d’arbitrer entre essence et diesel. Dans l’attente d’une situation plus lisible, la LMD permet de répondre aux besoins immédiats de mobilité », confirme Benjamin Gouyon pour IFMG. Une forme de conclusion.
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