Prévention routière : des résultats mais aussi des coûts
Dans le cadre d’une démarche de sécurité routière, l’indicateur le plus important demeure sans conteste le nombre d’accidents. « L’accident du travail, notamment lié au véhicule, constitue notre indicateur principal. Nous avons parfois des accrochages mais n’avons jamais eu d’accident avec arrêt de travail », confirme Émilie Gasquet, secrétaire générale du Groupe JLO. À la tête d’une quarantaine de véhicules, ce cabinet de conseil en RH n’a déploré aucun accident du travail sur des trajets routiers professionnels en 2017, contre deux par an en 2015 et 2016. Une tendance qui se confirme cette année : il n’y a eu aucun accident au premier semestre 2018 (voir aussi le témoignage page 58).
Une sinistralité en baisse…
La sinistralité doit ensuite être mise en relation avec le kilométrage et la taille de la flotte, comme le fait Retis : son parc compte une centaine de véhicules qui parcourent plus de 2 millions de kilomètres par an, et cette entreprise de services et conseil en IT n’a déploré qu’un accident en 2016, deux en 2017 et un sur le premier semestre 2018 (voir le témoignage page 61).
De son côté, la ville du Plessis-Robinson a réussi à passer de 31 sinistres en 2013 à 11 en 2017, hors bris de glace, pour une flotte de 82 véhicules (voir le témoignage page 60). Pour sa part, le groupe spécialiste de la santé Johnson & Johnson France n’a eu aucun accident corporel à déplorer sur les six premiers mois de 2018, contre un seul en 2017 lors d’un choc arrière avec un coup du lapin.
« Au final, il est plus difficile de diminuer le nombre d’accidents matériels car nous avons toujours de petits accidents de manœuvre et de parking qui restent le point noir de la flotte. Cependant, le taux d’accidents en circulation recule », note Martine La Roche, la responsable des 1 300 VP du parc de Johnson & Johnson France (voir le reportage page 64). Des résultats confirmés par les prestataires spécialistes de la sécurité routière. « Nous travaillons pour un assureur qui forme tous ses jeunes conducteurs et a diminué de 60 à 70 % le nombre de sinistres responsables (hors bris de glace), informe David Raffin, directeur du développement d’Actua Formation. D’autres clients ont réduit leur sinistralité de 50 à 60 %. Et le nombre d’accidents corporels graves baisse systématiquement. »
La démarche à long terme et globale, avec des engagements, paie aussi pour Codes Rousseau Mobilité. « Sur nos portefeuilles, c’est-à-dire des entreprises de plus de 100 véhicules, avec un accompagnement sur un à trois ans, il est tout à fait jouable de réduire la sinistralité de 25 % et de la stabiliser en deux ans, quel que soit le secteur d’activité », indique Geneviève Valette, directrice des activités. Les entreprises plus matures peuvent atteindre cet objectif plus rapidement. « Nous avons accompagné des structures qui ont divisé par deux le coût moyen des sinistres en deux ans, simplement en diminuant la vitesse », poursuit Geneviève Valette.
« Pour une entreprise avec une sinistralité élevée, il est tout à fait raisonnable de se donner pour objectif de la réduire de moitié en trois ans avec un plan de prévention structuré et adapté », valide Marc Bodson, directeur général de Beltoise Évolution.
… pour des démarches sur la durée
Une dernière recommandation suggérée par David Raffin pour Actua Formation, suivre la typologie des trajets et des accrochages, mais aussi les PV qui donnent des informations sur l’attitude de conduite sur route comme en stationnement, et enfin les coûts. « Par exemple, les frais de restitution reflètent vraiment le comportement de la personne », souligne-t-il. Ce suivi va permettre d’adapter le plan au travers de mesures correctrices, afin de conserver son efficacité dans la durée.
Des coûts à évaluer
Penser et organiser un plan global de prévention routière génère un coût. « S’il est complexe d’estimer les économies réalisées, nous savons exactement combien coûte la démarche de prévention, indique Martine La Roche pour Johnson & Johnson France. Nous dépensons environ 350 000 euros par an en formation et nous avons une personne à temps plein pour la sécurité routière. En parallèle, les actions ponctuelles reviennent entre 100 000 et 200 000 euros à l’année. » Sans compter l’investissement humain : « Nous avons de plus une organisation interne, avec un Board Safe Fleet d’une dizaine de personnes membres du programme, avec des rôles variés. Elles se réunissent une fois par mois pour définir et discuter des actions de sécurité routière à mener et agissent au quotidien sur cet axe en plus de leur travail habituel », complète Martine La Roche. « Comme nous gérons tout nous-mêmes à l’exception des formations, la prévention routière implique plutôt un investissement en temps/homme », avance Émilie Gasquet pour le Groupe JLO. De fait, il ne faut pas oublier non plus qu’une journée de sensibilisation ou de formation mobilise des salariés qui pendant ce temps n’accomplissent pas leur travail.
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