Toyota Valenciennes : la production verte dès la conception
« Il y a eu un vrai souci de l’environnement dès la conception du site, si bien que nous faisons aujourd’hui partie des cinq ou six usines en pointe sur ce sujet au sein du Groupe Toyota », relate David Fillon, directeur en charge du support et du développement des opérations industrielles à l’usine de Valenciennes.
Et David Fillon met en avant quelques chiffres : « Malgré une hausse de la production qui atteint une voiture tous les 65 secondes et le passage d’une à trois équipes, nous avons réussi à diminuer la consommation énergétique de 56 % depuis le démarrage de l’usine, se félicite David Fillon. Nous avons aussi réduit de 60 % le taux d’émissions de CO2, de 60 % les émissions de composés organiques volatils (COV), et de 60 % la production de déchets internes. Nous avons zéro incinération depuis 2007 grâce au tri d’environ 80 catégories de déchets pour les revaloriser. »
Une optimisation énergétique
Alors que le Groupe Toyota a pour ambition de produire des voitures avec 0 g de CO2 d’ici 2050, l’usine se concentre sur deux axes principaux. « Le premier consiste à continuer à diminuer nos consommations, détaille David Fillon. Nous pensons que nous ne sommes pas au bout de notre performance énergétique. » En septembre 2017, le site de Valenciennes a donc signé un partenariat avec EDF pour travailler sur le sujet. Jusqu’en juillet 2018, les deux partenaires ont mené un diagnostic de performance énergétique du site, avec pour objectif de déployer des actions d’optimisation.
David Fillon cite un exemple : « Nous utilisons de l’air comprimé dans les processus de production. Les machines à air comprimé produisent de la chaleur et nous dépensons de l’énergie pour les refroidir. Or, nous nous sommes aperçus que d’autres équipements, situés à proximité, demandaient à être chauffés. Nous prévoyons donc de mettre en place un système de pompes à chaleur pour récupérer les calories dégagées d’un côté par les machines et les redistribuer de l’autre », illustre David Fillon.
Autre illustration : l’usine va convertir ses éclairages à la technologie LED pour baisser sa facture énergétique et consommer moins d’électricité. « Nous avons aussi démarré au 1er novembre une centrale de cogénération sur le site avec Dalkia, une filiale d’EDF, ajoute David Fillon. Un moteur à gaz produit de l’électricité pour le compte d’EDF, tout en produisant du chauffage pour le site. En combinant les besoins, nous évitons les pertes d’énergie fatale et pouvons avoir des gains en CO2 très importants. »
La réutilisation en maître mot
« Dès le démarrage de l’usine, nous avons utilisé des systèmes d’emballage retournables, explique David Fillon. Pour éviter de jeter des emballages en carton, nous recevons les pièces dans des emballages en plastique que nous renvoyons en les empilant ou en les pliant, si bien qu’ils prennent moins de place dans les containers au retour qu’à l’aller. » Une « petite » action mais qui n’en contribue pas moins à améliorer la performance environnementale du site de production de Valenciennes.
Priorité à l’énergie électrique
Le second axe de travail vise à convertir petit à petit la consommation de gaz de l’usine – soit deux tiers de ses émissions de CO2 – en électricité. « Nous envisageons notamment de recourir à un chauffage à pompe à chaleur. Et nous nous sommes engagés à employer 100 % d’électricité verte sur le site dès 2020 », précise David Fillon. Pour cela, plusieurs solutions sont possibles : acheter des bons de garantie d’origine, passer un contrat direct avec un producteur via un PPA (Power Purchase Agreement) ou produire de l’électricité en interne.
« Nous devons peser les performances de chaque solution, annonce le directeur. Cependant, comme nous ne voulons pas nous arrêter à l’achat, nous regardons comment avoir une production minimale d’énergie en interne, entre autres via le photovoltaïque ou l’éolien. Nous sommes convaincus que le coût de l’électricité va augmenter dans les prochaines années, tandis que l’efficacité des batteries devrait s’accroître et le coût de production de l’hydrogène reculer. »
Le site a déjà mené quelques expérimentations en installant un panneau solaire pour chauffer en partie la presse ou encore des membranes solaires sur les toits, et envisage de lancer des solutions de type géothermie. Autant de sujets qui participent aussi à la motivation des équipes et à l’image de l’usine.
Les expérimentations restent cependant limitées : « Si nous investissons 1 euro, nous devons être sûrs de nous y retrouver, rappelle David Fillon. Les études de coût sont toutefois un peu plus complexes que pour les autres sujets car l’éco-action comporte une variable inconnue : le prix de l’électricité ou du gaz qui ne sont anticipés que sur un ou deux ans maximum. » Raison de plus, selon lui, pour diversifier le panel de sources énergétiques du site afin d’être le plus indépendant possible du marché.
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