Le bioéthanol veut s’imposer en alternative au diesel
Les défenseurs du bioéthanol s’étaient donné rendez-vous le 24 novembre aux Invalides. Leur but : s’affirmer comme une alternative écologique et crédible au diesel.
« À la veille de la COP 21, il était important pour nous d’analyser l’apport du bioéthanol dans la lutte contre le réchauffement climatique ». Et les 5es rencontres du bioéthanol ont été l’occasion pour les acteurs de la filière et les personnalités invitées de faire un point sur ce carburant alternatif très peu médiatisé. Mais qui, d’après les dires de Bruno Hot, président du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA), « est une énergie renouvelable qui doit être traitée en tant que telle ».
Premier constat énoncé par Bruno Hot, et non des moindres, le recours au bioéthanol permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 60 %. Et le président du SNPAA de préciser : « C’est 1 million de tonne de CO2 qui est économisée par an, soit l’équivalent de 500 000 véhicules en moins sur nos routes ».
Si pour Jean-Yves Caullet, député PS de l’Yonne, « les biocarburants peuvent encore poser question quant à l’usage des terres », Éric Lainé, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), a tenu à rappeler que « moins de 1 % des terres cultivables sont dédiées à la production de bioéthanol ».
La fiscalité le vrai problème ?
Si la France demeure le premier producteur de bioéthanol destiné aux carburants avec 12 millions d’hectolitres, la consommation de superéthanol E85 reste marginal et représente à peine 1 % des ventes de carburants en France. Tout le contraire du SP95-E10 (contenant jusqu’à 10 % de bioéthanol) qui a vu sa part de marché atteindre le tiers du marché au premier trimestre 2015, et sur lequel les défenseurs du bioéthanol mise beaucoup. Une montée en puissance qui sera d’ailleurs renforcée en janvier 2016 : le PLF rectificatif 2015 a instauré une baisse de 1 centime de la taxe intérieure de consommation sur ce carburant, alors que dans le même temps le SP95-E5 augmentera lui de 1 centime.
Un premier geste salué par Bruno Hot mais très vite effacé par les incohérences fiscales du PLF 2016. Alors même qu’il est considéré comme une énergie renouvelable, le bioéthanol sera soumis à la Contribution climat énergie (CCE) dont le montant devrait être quadruplé d’ici 2030.
Le problème des ventes à professionnels se pose également. Aucun geste, mise à part la réduction de l’écart entre diesel et essence, qualifié par James Nix, directeur de Green Budget Europe « de très petit pas en avant », ne serait fait pour favoriser l’essor de ce bio-carburant. Et Bernard Fourniou, président de l’OVE de préciser : « Les instances laissent aujourd’hui un seul et unique choix aux entreprises, celui de choisir leurs véhicules en fonction de la fiscalité et non de leurs usages. »
Vers le SP95-E20 !
Ces 5es rencontres du bioéthanol ont enfin été l’occasion pour Bruno Hot d’annoncer sa volonté « d’engager des travaux pour normaliser au plus vite un nouveau bio-carburant », le SP95-E20 (contenant jusqu’à 20 % de bioéthanol). Son ambition : le commercialiser d’ici 2020.
from Les brèves Flottes Automobiles http://ift.tt/1OrBY9R
Commentaires
Enregistrer un commentaire