Assurance connectée : une lente évolution
L’essor des véhicules connectés et autonomes intéresse de près les assureurs qui y voient à la fois un défi à relever et un marché à conquérir. D’après Xerfi, les dispositifs d’aide la conduite et de services connectés équipent la majorité des véhicules neufs, soit « environ 2 millions de VP et entre 360 000 et 460 000 VUL par an en moyenne » en France.
Selon le cabinet d’études économiques, l’enjeu pour les assureurs est double : « d’une part, tirer parti d’innovations technologiques pour mettre en place de nouveaux modèles d’offres et de services » ; et « d’autre part, accumuler de l’expertise dans l’analyse et l’exploitation des données comportementales et des risques émergents ». Le tout pour gagner un avantage concurrentiel non seulement sur leurs confrères mais aussi sur un large panel d’acteurs susceptibles demain de contrôler ces données : constructeurs, équipementiers et géants du web.
« Segmentation des risques et personnalisation tarifaire semblent inéluctables à terme pour les propriétaires de voitures connectées », avertit donc Xerfi.
Véhicules connectés : des offres encore timides
Pourtant, l’étude du cabinet révèle la faiblesse de l’offre d’assurance auto connectée en France. Après un succès mitigé des offres personnalisées au forfait kilométrique (PAYD, pour « pay as you drive ») dans les années 2000, seuls trois acteurs français ont investi dans des offres d’assurances automobiles comportementales (PAYD, pour « pay as you drive »).
Axa (YouDrive) et Groupama (Road Coach) proposent ainsi l’installation d’un boîtier embarquée, sachant que la CNIL interdit la remontée des données de géolocalisation et de vitesse. Allianz est allé plus loin, en proposant depuis juillet 2016 une réduction des tarifs pouvant atteindre 25 % pour les véhicules équipés d’au moins une technologie d’assistance à la conduite.
En revanche, tous les acteurs ont investi dans des applications smartphones soit pour l’éco-conduite, soit pour améliorer leurs services d’assistance. Celles-ci permettent par exemple de géolocaliser le véhicule, de déclarer à distance un sinistre ou encore de dématérialiser le constat amiable. Le cabinet prévoit donc un chiffre d’affaires inférieur à 30 millions d’euros dans trois ans pour les assurances connectées.
Véhicules autonomes : un cadre assurantiel à redéfinir
Côté véhicule autonome, le marché est moins grand que pour les véhicules connectés. « Actuellement, ce sont surtout des modèles haut de gamme qui intègrent des dispositifs de régulateur de vitesse adaptatif, de maintien de la voie ou d’autopilote sur autoroute » indique le rapport de Xerfi. Et l’autonomie « élevée et totale » ne concerne que des prototypes dont la commercialisation est prévue à l’horizon 2025.
Cela n’empêche pas les assureurs de se préparer. Ils participent notamment à la consultation lancée par le gouvernement français en septembre pour mettre au point une stratégie nationale pour les véhicules autonomes avant fin 2017.
Selon Xerfi, plusieurs solutions sont envisagées pour assurer la conduite automatisée : une assurance du propriétaire (avec une mise à jour des conditions de responsabilité), une assurance du véhicule, ou bien les deux. Ce dernier système permettrait de protéger le conducteur qu’il conduise ou non.
« À terme, la solution pourrait résider dans l’instauration d’un système dit de ʺresponsabilité sans fauteʺ : la victime est dédommagée automatiquement, puis les assureurs des différentes parties prenantes (constructeurs, éditeurs de logiciels de conduite, fabricants de capteurs, etc.) s’accordent pour déterminer les responsabilités de chacun », estime le cabinet.
Une solution qui implique la généralisation des « boîtes noires » dans les véhicules, avec des procédures standards d’accès aux données pour que tous puissent les consulter en cas d’accident. « À ce sujet, Volvo, Google et Mercedes ont annoncé que la responsabilité de leur groupe serait engagée en cas d’accident d’un véhicule en condition d’autonomie, précise Xerfi. Plus souvent mis en cause, les constructeurs pourraient par conséquent être incités à pénétrer le marché de l’assurance automobile, et par ce biais-là orienter leurs assurés vers leurs réseaux en cas de réparation. »
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